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L’intérêt général, fruit des intérêts personnels Turgot partage sans doute avec Adam Smith la paternité de la science économique ; contemporains, les deux hommes n’ont cessé de correspondre et de s’influencer mutuellement. Puisque l’économie se ramène au jeu de l’échange, les divers acteurs de la production y recherchent leur intérêt personnel. Les conflits d’intérêts sont naturels, mais ils se règlent harmonieusement par le contrat. Par contraste vouloir établir d’en haut un intérêt général et recourir à la puissance publique pour l’imposer ne fait que contrarier les intérêts des uns pour mieux servir les intérêts des autres. C’est en cela que les procédures marchandes sont supérieures aux administrations politiques. |
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Je suis plombier polonais |
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Écrit par Jacques Garello | |
Lundi, 28 Août 2017 00:00 | |
J’ai reçu hier cette missive de Cracovie : « Je suis plombier polonais. On avait beaucoup parlé de moi en 2005, à l’occasion du referendum sur la Constitution Européenne (rejetée par 55 % des électeurs français). A l’époque, on avait beaucoup débattu sur la « directive service » (Bolkenstein) autorisant des entreprises et des personnes venues de Pologne, ou d’ailleurs, à proposer leurs services sur l’ensemble des territoires de l’Union Européenne. J’avais eu le malheur d’intervenir en France pour pallier le manque d’artisans plombiers et le prix très élevé de leurs prestations.
« Me voici aujourd’hui ressuscité grâce au Président Macron. Etoile politique montante de l’Europe, ce jeune homme a visité les capitales des pays pour obtenir l’annulation de la législation européenne sur les travailleurs détachés. Son intention est louable : il se veut fidèle à ses promesses électorales. D’ailleurs en quelques semaines, il aura moralisé la vie politique française, réformé le code du travail, allégé la fiscalité, rénové l’armée et la police. Ami de Trump comme de Poutine et Junker, il a rendu à la France sa place dominante dans la diplomatie européenne et mondiale. Je dois reconnaître que notre premier ministre Beata Szydlo n’a pas le même rayonnement, et se classe dans la catégorie des eurosceptiques, ces chefs d’Etats qui refusent entre autres les initiatives de Bruxelles sur la répartition des immigrants. « Il est vrai que nous, Polonais, avons une autre conception et de l’Europe, et de la sécurité, et de la liberté. « Coupés de l’Occident par la dictature communiste, nous avons souhaité une Europe ouverte, où les personnes naguère prisonnières pourraient circuler librement, vivre et travailler sans discrimination aucune. Mais nous avons progressivement compris que les politiciens occidentaux étaient d’accord pour l’ouverture, à condition que rien ne vienne perturber les privilèges accordés, les subventions et allocations allouées : non à la concurrence, qu’ils estiment toujours déloyale. Notre euroscepticisme Nous avons vu la machine bureaucratique et centralisatrice de Bruxelles se renforcer sans cesse, et préférer la réglementation au libre échange et à la libre entreprise. Après avoir rêvé d’une Europe espace, nous avons subi une Europe pouvoir. « La tension entre espace et pouvoir a pris un tour dramatique avec le flux migratoire et avec l’insécurité croissante. Les dirigeants des pays européens se sont divisés, entre ceux qui acceptaient l’accueil et ceux qui le refusaient. Nous en Pologne ne confondons pas les travailleurs détachés et les terroristes islamistes. Des centaines de milliers de Français d’origine polonaise ont apporté leur travail et leur intelligence sans pour autant détruire la nation française, ses lois et ses mœurs. Si vous êtes aujourd’hui submergés par le communautarisme, c’est faute de n’avoir pas donné aux immigrés le travail et l’éducation nécessaires à leur assimilation progressive ; nous en Pologne refusons une immigration que nous ne pourrions maîtriser. D’ailleurs notre principal souci n’est pas là mais dans la menace de l’impérialisme du Kremlin qui pèse sur nous, nos voisins baltes, et d’autres pays d’Europe Centrale et de l’Est. L’insécurité vient de Moscou Nous craignons que la protection de l’OTAN devienne de plus en plus fictive. Mais votre Président veut-il s’en soucier ? Il préfère qualifier notre régime politique de dictature. « Il oublie que la Pologne a payé de tous temps un lourd tribut à la liberté. L’empire soviétique n’aurait pas explosé sans notre résistance, soutenue sans cesse par une ardente foi chrétienne, derrière notre saint patron charismatique Jean Paul II. La détermination du Président Reagan a fait le reste, et le mur de Berlin est tombé. Nous ne cessions d’y croire : « La vérité vaincra » était notre slogan. Nous ne pouvions croire à la survie de régimes contraires à la dignité de la personne humaine. Aujourd’hui notre première ministre est attaquée parce qu’elle est « réactionnaire », c'est-à-dire militante pour la vie et pour la famille, parce qu’en Pologne notre tradition associe la liberté à la responsabilité et à la dignité des êtres humains. C’est peut-être la vigueur et la fierté de notre attachement aux valeurs morales et religieuses qui nous ont permis hier de vaincre le totalitarisme communiste, et aujourd’hui de relever les défis lancés aux nations libres par les barbaries de toutes origines. Je n’ai donc pas honte d’avoir été plombier, ni d’être Polonais ». Je médite la lettre depuis quelques heures, elle me renforce dans ma détermination : présenter le libéralisme dans toutes ses dimensions, pour démontrer qu’il n’est pas destructeur, immoral et matérialiste, mais à coup sûr conservateur et restaurateur de valeurs morales et spirituelles qui ont été volontairement exclues de la pensée unique massifiante, grégarisante et impie.
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Revue des Livres
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