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Voir la vie comme un économiste Ce thème de l’allocution prononcée lorsqu’il fut honoré du prix Nobel d’économie (1992) résume l’originalité de Gary Becker. |
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Un trop plein de vide |
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Écrit par Jacques Garello | |
Lundi, 09 Juin 2014 00:00 | |
Trop plein de candidats pour l’Elysée 2017. Absence totale de leader crédible et vide de la pensée. C’est l’annonce officielle du « retour de Nicolas Sarkozy » qui m’inspire cet oxymore. Cette nouvelle est d’ailleurs connue depuis plusieurs mois (autre oxymore), mais toute la classe politique et tous les commentateurs font comme s’il s’agissait d’un évènement inattendu, capital et salutaire : « Il » revient. Pour ma part, j’ai pris « l’évènement » comme une triste affaire, mais aussi comme un encouragement pour les libéraux.
L’affaire est triste, et par son contexte, et par son contenu. Le contexte c’est celui de la décomposition de l’UMP, survenue à propos du scandale Bygmalion. Origine du scandale ? Précisément les tricheries et les folies de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Le contexte c’est encore la lutte désormais ouverte entre Juppé et Fillon, et maintenant Sarkozy ; voilà l’UMP trop riche en leaders ! Il est assez risible de voir les ténors de « la droite » compter leurs supporters, présenter leurs équipes, alors que l’on ne sait rien de leurs positions ni de leurs projets : en auront-ils un jour ? Ces braves gens supposent sans doute qu’il suffira d’être « le » candidat en 2017 pour être automatiquement élu contre le candidat du Front National. Toute la manœuvre consiste donc à être le premier de la classe des cancres. Quel est le contenu politique de la renaissance de Nicolas Sarkozy ? Va-t-il rompre avec ses choix du passé ? En quoi est-il crédible ? En 2007, on attendait Grouchy, on a eu Blücher. Pas la moindre réforme significative : pas de suppression de l’ISF, ni de réduction de la progressivité, pas d’amendement du droit du travail, pas de disparition des 35 heures. Au contraire, une cinquantaine d’impôts nouveaux, un accroissement des déficits et de la dette. « C’est la faute à la crise », a-t-il plaidé. Mais précisément la lecture qu’il a donnée de la crise a été celle de ses conseillers dirigistes et keynésiens. Il s’est fait tout de suite au sein du G9 le champion de la thèse de la « crise de système » : le capitalisme et les marchés financiers étaient les responsables. Il fallait donc « trouver un nouveau système économique ». Alors, en parfait accord avec l’ami Obama, le démocrate héritier de Roosevelt, on a ressorti des cartons le « New Deal » : des dépenses publiques, des déficits records, des dettes infinies. Il aura fallu attendre trois ans et le contre exemple des Allemands pour arrêter le massacre et changer de cap pour aller vers la « rigueur », avec une molle détermination et un mensonge permanent sur l’état de notre pays. Et que dire encore des gages donnés aux adversaires de la mondialisation ? C’est le « patriotisme économique » de Christian Estrosi qui préfigure le « made in France » de Montebourg. C’est le Grenelle de Jean Louis Borloo, plus vert que les Verts. C’est le choix de Madame NKM comme directrice de la campagne, celle-là même qui a privé les Français (pour quelques années du moins) de l’apport énergétique fabuleux du gaz de schiste. C’est aussi les personnalités promues dans un souci « d’ouverture » : DSK au FMI, Kouchner au quai d’Orsay, Stiglitz et Sen comme conseillers à la prospective, etc. A aucun moment Nicolas Sarkozy n’a choisi la voie libérale, qu’il a ignorée et parfois même caricaturée. Lequel de ses ministres avait-il la moindre conviction libérale ? Hervé Novelli, artisan de l’auto-entrepreneur, a été limogé au premier remaniement. C’est que tout ce monde de droite, comme le patron, s’est interdit toute approche « doctrinale » et a recherché avec une remarquable efficacité les politiques empiriques, celles des girouettes. Dans ces conditions, je vois mal comment on demanderait aux Français de bien vouloir attendre avec sérénité et confiance le vote de 2017. D’ici là le vide politique. Qu’en pensent les millions de chômeurs, de retraités, de jeunes, qu’en pensent les entrepreneurs et les investisseurs, qu’en pensent les marchés financiers ? Face à ce vide je crois plus que jamais nécessaire pour les libéraux d’accélérer leur travail : tandis que la classe politique à gauche comme à droite s’occupe de faire le bon choix entre Hollande, Vals, Royal, Juppé, Fillon et, dominant le tout, Sarkozy, nous devons continuer, comme la plupart d’entre nous le font depuis 2012 à parler, à expliquer, à porter le message libéral et à nous organiser pour que la société civile s’exprime, découvre de nouvelles équipes, d’où pourront émerger de nouveaux leaders. Pas de « grand chef » à la tête d’une armée, mais seulement des leaders, dont la mission est d’entraîner les autres vers un objectif commun. D’abord l’objectif, ensuite les leaders. Manquerions-nous à ce point de confiance en nous, de foi dans le message libéral, pour nous abandonner entre les mains de la classe politique et nous ranger naïvement derrière un grand chef ? La bataille pour la liberté des Français n’est pas encore assez engagée à ce jour. Elle le sera davantage dans les mois qui viennent, lorsque la ruine économique, les tensions sociales, le désordre moral, mettront enfin nos compatriotes sur la seule voie désirable, et inéluctable : le chemin de la liberté. |
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Au sommaire du n°1362 du 2 mai 2018 Editorial : Victoire des Black Blocks
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